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LesGrandesVacances

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Création : 05/05/2011 à 09:59 Mise à jour : 05/09/2012 à 15:28

« Les Grandes Vacances »

Amélie Visentini - Editions Les Blogueuses - Octobre 2011

Introduction

Introduction
 
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█ Les Grandes Vacances █ Amélie Visentini █ Les Blogueuses █ Octobre 2011
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 « La rivière n'est guère profonde à cet endroit. Je pense qu'il doit être possible de traverser à gué. J'ôte mes sandales et m'engage dans la rivière. La fraîcheur me fait un bien fou, alors je n'hésite plus, et me jette tout entière dans l'eau. J'en ressors trempée, mais heureuse. Une fois parvenue sur l'île, je m'allonge au soleil pour me faire sécher. Je me laisse emporter dans un demi-sommeil. Je m'imagine avec mon père sur cette île. Je suis petite. Nous sommes partis à l'aventure pour explorer tous les deux le petit bois. Papa s'amuse à me faire peur en me laissant croire qu'un ours va me manger. Mais tout d'un coup, c'est lui que je vois à la place de l'ours. C'est lui qui va me dévorer, comme il l'a déjà fait une première fois en me volant la vie de maman. »
 
 
Résumé: Romuald Liétard, le père d'Anthéa, condamné à douze ans de prison pour crime passionnel, vient de s'échapper. Afin d'apprendre de sa bouche les raisons qui l'ont poussé à tuer sa mère, Anthéa décide de partir à sa recherche. Elle a de bonnes raisons de penser qu'il ira se réfugier en France. Accompagnée de sa cousine Romy, elle se lance alors dans une course poursuite en forme de jeu de piste. Mais bien que très désireuse de retrouver son père avant la police, elle prend le temps de vagabonder à vélo, de vivre des aventures. Elle subira l'influence des paysages, se liera d'amitié avec des inconnus, traversera des crises qu'elle devra surmonter seule. Elle se montrera capable d'éprouver de nouveaux sentiments, et un, très fort, bouleversant, qui se nomme l'amour. Elle reviendra de ce voyage transformée. Elle n'aura peut-être pas obtenu toutes les réponses à ses questions, mais elle aura appris une chose : faire son deuil, pour une jeune fille de 17 ans, c'est d'abord faire le deuil de son enfance.
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Tags : Bienvenue, Commander le livre, Facebook, Résumé, Extraits, Kwest
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#Posté le jeudi 20 octobre 2011 13:04

Modifié le lundi 19 décembre 2011 07:10

Bienvenue !

Bonjour à toutes et tous. Bienvenue sur mon blog.
 
Bienvenue !Je suis Amélie Visentini, âgée de 17 ans,
j'ai écrit mon premier roman, intitulé "Les Grandes Vacances"
qui est disponible depuis Octobre 2011 aux Editions Les Blogueuses.
 

Ce blog vous permettra de me suivre, de rester au courant des actualités
de mon livre et j'aurai ainsi la chance de rencontrer mes lecteurs.
 
 
 
Je vous souhaite une très bonne visite.
Tags : Bienvenue
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#Posté le jeudi 30 juin 2011 04:35

Modifié le lundi 19 décembre 2011 07:04

Premier extrait

Dans les articles qui vont suivre, je vais publier les premières pages de mon roman. Ainsi, vous pourrez vous faire une idée de mon style, voir s'il vous plait et surtout, voir si l'histoire vous tente. N'hésitez pas à déjà me laisser vos avis. Merci.
 .
Premier extrait
1.
        Soréna est née le premier mai à une heure vingt du matin. J'avais alors treize ans. Mon père nous a téléphoné pour nous annoncer la bonne nouvelle. En arrivant à l'hôpital, la première chose que j'ai faite, ce fut de prendre ma petite soeur dans mes bras. Je me suis promise de la protéger, toujours et quoi qu'il arrive. J'avais développé un sentiment très protecteur à son égard quand elle était dans le ventre de maman. J'ai pourtant été incapable malgré mes promesses d'empêcher la catastrophe de s'abattre sur notre famille. Soréna n'a pas eu le temps de beaucoup connaître notre maman. Elle pense souvent à elle, elle en parle sans arrêt. Mais les souvenirs qu'elle croit avoir gardés d'elle, c'est nous, sa grand-mère et moi, qui les lui avons mis dans la tête. Quand je la vois sourire comme ça, quand je l'entends rire, les yeux remplis d'étoiles, je sais qu'elle est capable d'être heureuse comme n'importe quelle petite fille qui aurait une mère.
        Honorine, ma maman, était une grande dame. Son prénom lui allait à merveille. Elle avait de la classe. Je me souviens de ses cheveux roux vénitien, toujours très bien coiffés et qui scintillaient dans la lumière du soleil. Je me souviens de ses yeux verts découpés en amande et qu'elle posait sur nous avec un amour que je n'ai retrouvé chez nul autre depuis. Le ton de sa voix savait me calmer et me rassurer. Il y avait aussi la douceur de sa peau et la chaleur de sa main quand elle prenait la mienne pour me faire traverser la route, à la sortie de l'école. Je me souviens de sa gentillesse et de l'attention qu'elle accordait à chacun, les voisins, les amis. Je me souviens de ses longues robes, toujours portées avec élégance, toujours parfaitement ajustées à sa fine taille de jeune fille. Je me souviens du sérieux et de la légèreté avec lesquels elle accomplissait les tâches ménagères. Ce n'est rien d'important, mais c'est pour cette raison justement qu'il faut que le travail soit bien fait, disait-elle. C'était un principe qu'elle aurait voulu nous voir appliquer en toute circonstance. Son mari, mon père, Romuald, s'est toujours refusé à ce qu'elle travaille. Rien n'était assez beau pour elle, il la traitait comme une princesse. À cause de ça, elle passait ses journées enfermée dans notre maison perdue au milieu des champs, loin des commerces et de l'animation de la vie. Je me souviens dans les tout derniers temps de ses yeux émerveillés quand elle parlait de nous, ses filles. Je me souviens de toutes ces belles choses.
        Malheureusement je me souviens mieux encore de sa peau blanchâtre, de son corps sans vie étendu sur le sol. Le corps inanimé de ma maman étendu sur le sol. Ses lèvres bleues et ses joues pâles qui faisaient un drôle de contraste avec le brun profond du parquet. Elle avait perdu son sourire de toujours ; et, à l'endroit du coeur, je me souviens qu'il y avait un couteau et une petite tache de sang.
        Ma grand-mère m'avait aussitôt attirée dans la cuisine et confié la garde de ma petite soeur qui n'était alors qu'un bébé. J'entendais les voix des policiers dans la pièce d'à-côté. Puis celle de mon père, mais sur un ton que je ne lui connaissais pas. C'était dans les aigus. Il y eut pas mal de remue-ménage, une sorte de lutte silencieuse, je ne saurais dire, comme s'ils avaient fait attention à ne pas nous affoler, nous les enfants, puis un grand silence. Ma grand-mère réapparut dans la pièce. « Ils ont emmené ton père », dit-elle sans me regarder, comme si c'était un peu de sa faute.
        De ce jour, j'ai essayé d'être forte, de ne jamais montrer mes faiblesses. Je suis devenue très sportive, seul le sport me permettait de me défouler. Le temps a passé, et j'ai continué dans cette logique de me montrer sans faiblesse. Pendant toute une période, j'ai été indifférente, dure, insensible. J'avais un caractère bien trempé, j'étais du genre décidée et mieux valait ne pas se mettre en travers de mon chemin. Azana disait que je me fabriquais une carapace et que ce n'était pas bon pour moi, que la vie ne circulait plus dans mon corps. Quant à Soréna, j'ai déjà dit qu'elle n'avait pas de vrais souvenirs de maman, elle n'en a pas de son père non plus, et je trouve qu'il n'y a rien de plus triste au monde pour un enfant que de ne pas pouvoir se rappeler ses parents, même si l'un des deux est un monstre.
        Romuald, mon père, a en fait disparu de nos vies en même temps que ma mère. Il a été jugé et condamné à quinze ans de prison pour homicide.
        C'est ma grand-mère qui nous a élevées, s'est occupée de nous, nous a aidées à devenir ce que nous sommes, Soréna et moi, et je crois qu'au fond nous avons été heureuses, autant que peuvent l'être des orphelines.
        Le 31 mai dernier, soit quatre ans après sa condamnation, et alors que j'étais en pleine période d'examen, nous avons appris par la radio que mon père venait de s'évader de prison. On l'accusait en plus d'avoir tué un gardien en voulant s'échapper, ce que j'avais du mal à croire, car mon père à mes yeux ne pouvait être un véritable assassin, il ne me paraissait coupable que d'un seul crime, celui d'avoir tué ma mère. C'est alors que je me suis promise de le retrouver avant tout le monde. Parce que j'avais besoin d'entendre de sa bouche la vérité concernant le meurtre de ma maman, j'en avais assez de cette expression : crime passionnel. Crime passionnel, cela voulait dire pour les juges et pour les adultes qu'il l'avait tuée par amour, c'est précisément cela que je n'arrivais pas à comprendre. Du reste, j'étais sûre de le retrouver avant la police. Il y eut un temps où mon père et moi avions été très proches, je savais quels seraient les premiers endroits où il irait se réfugier.
        Aujourd'hui, nous sommes le 4 juillet, et je pars demain. Je n'ai toujours pas reçu mes résultats mais je n'attendrai pas de les connaître pour m'en aller. Demain, j'aurai dix-sept ans et sept mois. J'ai bien réfléchi. Je fais tout ça pour moi mais aussi pour Soréna. Il faut que plus tard je puisse lui expliquer comment et surtout pourquoi sa maman est morte. Ce qui s'est passé dans la vie de cette femme.
        Je suis assise dans la petite cabane en bois du jardin et je regarde par la fenêtre les gouttes qui s'écrasent sur le gravier. Il fait encore jour, malgré l'heure tardive. Je pense à ce qui m'attend. Je ne sais pas trop où je vais, ni comment je vais m'y prendre pour retrouver mon père. Tant pis, j'improviserai. Dormir sous la tente, m'arrêter de temps en temps chez les gens ; on verra. Je sais que les chances de retrouver mon père sont infimes. C'est plutôt ce qu'on appellerait un acte symbolique. Si la police le trouve avant moi, ce n'est pas grave, rien ne m'empêchera d'aller lui rendre visite en prison. Mais j'ai besoin d'action et de faire quelque chose de positif pour maman, pour Soréna. Je n'irai sans doute pas loin – Azana étant opposée au projet, elle a refusé de m'aider financièrement – mais au moins, j'ai du bon matériel : mon vélo, un équipement, une tente. Le minimum vital – ou presque.
        Je n'aime pas la pluie. Ou du moins, je ne l'aime plus. J'ai l'impression que les nuages gris et menaçants me séparent de ma maman. Malgré tout, je trouve presque plaisant qu'il pleuve. C'est comme si les nuages pleuraient à ma place. Et puis, j'aime cette odeur et voir les feuilles des arbres céder sous le poids de l'eau. Je m'interdis de penser à demain, à ce qui va se passer. Le pire qui pourrait m'arriver serait que je sois victime d'un accident et que j'aille retrouver ma maman au paradis. Et franchement, ce n'est pas ce qui me fait le plus peur. Du reste, comme point positif, j'ai le goût du risque et de l'aventure.
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.,Premier extrait
,P_________________________ Vous avez aimé cet extrait ? Venez découvrir le blog
U.___________★_____________d'une autre auteure des Editions Les Blogueuses
__..B______________________« HAILY JANE, journal pas si intime » de Déborah Bernizet.
 
 
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Tags : Extraits, Haily-Jane
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#Posté le vendredi 01 juillet 2011 04:28

Modifié le dimanche 26 février 2012 13:17

Deuxième extrait

Deuxième extrait
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2.
       Grand-mère me cherche. Je lui fais un signe de la main, elle m'aperçoit derrière la vitre et vient me retrouver dans le cabanon. Elle est soucieuse.
       – Grand-mère, ne t'inquiète pas. Je ne veux pas que tu t'angoisses pour rien.
      – Comment veux-tu que je ne sois pas anxieuse en te voyant partir comme ça à l'aventure, me dit-elle avec des trémolos dans la voix.
       Elle passe délicatement ses doigts sur ma figure comme si elle était soudain devenue aveugle, et sourit.
       – Tu es si belle, Anthéa.
       Belle ? Je n'aime pas qu'on me le rappelle car je ressemble bien trop à mon père pour que ce compliment me fasse vraiment plaisir. Mes cheveux sont tout aussi noirs et raides que les siens. Ils m'arrivent jusqu'au milieu du dos mais je les attache souvent en queue de cheval – beaucoup plus pratique pour le sport. Mon père avait cette même tignasse, et des yeux bruns, presque noirs, comme les miens, oui. Mais je n'ai pas seulement hérité du physique de mon père. J'ai quelque chose de son caractère également. Aucune envie de faire du mal, naturellement. Mais je pense comme lui, je raisonne comme lui. J'ai parfois l'impression d'être son double.
       – Tu ne me feras pas changer d'avis, grand-mère. Je dois le faire, c'est important.
       – Tu me dis pourquoi tu refuses de prendre ton portable ?
       Il est hors de question que je m'encombre d'un portable. À quoi servirait-il ? À permettre à Azama de me harceler de ses conseils ? À ce qu'elle me passe Soréna tous les soirs, pour me donner mauvaise conscience ? C'est sûr, il pourrait s'avérer utile en cas de pépin. Mais je ne veux recevoir l'aide de personne. Je me débrouillerai toute seule. Honorine, ma maman, veillera sur moi, ça suffit.
       Azana me caresse le bras puis sort de sa poche un bout de tissu sur lequel sont brodés mon prénom et le début de mon nom : Anthéa Liét...
       – Ta maman n'a pas eu le temps de le terminer. Tu sais que Soréna a déjà le sien. Garde-le et que Dieu te protège, ma chérie.
       Submergée par l'émotion, je serre très fort Azana dans mes bras. Penser que je ne la reverrai sans doute pas avant des semaines me fait mal au c½ur et je culpabilise à l'idée de devoir les laisser seules, elle et Soréna.
       – Si tu comptes partir de bonne heure, il vaudrait mieux que tu ailles te coucher.
       Il ne pleut plus. Nous en profitons pour trottiner jusqu'à la maison. Azana retourne dans  sa cuisine tandis que je cours retrouver ma petite s½ur dans sa chambre. Elle doit déjà être en train de dormir à l'heure qu'il est. Mais non, elle est assise dans son lit, lampe allumée sur la petite tablette. Elle ne sourit pas et j'ai comme l'impression qu'elle pense à la même chose que moi, à la même personne, plutôt.
       – Tu ne dors toujours pas, chérie ?
       – Non...
       Je m'assieds sur le bord du lit, l'oblige à se coucher en la poussant doucement par les épaules et lui remonte la couverture jusqu'au menton.
       – Tu vas t'en aller, hein, Anthéa ?
       – Oui, ma puce. Mais pas pour longtemps. C'est juste que je dois absolument faire ce voyage.
       – Pourquoi ?
       – Pour toi...
       Soréna se met alors à pleurer.
       – C'est à cause de moi que tu pars, alors. Je ne suis pas gentille.
       – Ne dis pas de bêtises, Soréna. Tu comprendras quand tu seras grande.
       Elle est trop fatiguée pour protester. Je dépose un baiser sur son front en lui rappelant qu'elle est ma s½ur, que je l'aime, que je ne l'abandonnerai jamais. Elle dit qu'elle ne m'abandonnera pas non plus, de cette voix cristalline qu'elle tient de maman ; ma s½ur est le portrait vivant de notre mère. J'éteins la lumière. Je m'attarde quelques instants près de la porte pour m'assurer que Soréna arrive à s'endormir. L'idée de devoir me séparer d'elle me fait de la peine, mais je ne peux absolument pas renoncer à ce voyage. Je ferme la porte et vais me coucher, avec une dernière pensée pour ma maman adorée.
 
       Six heures du matin. Tout est prêt. Azana est réveillée depuis une bonne heure. Soréna dort encore. Je sors mon vélo dans la cour et fourre tout ce dont j'ai besoin dans mon sac à dos.
       – Sois prudente, implore ma grand-mère.
       Je hoche la tête et m'apprête à monter sur mon vélo quand un gros 4x4 noir se met à débouler en trombe sur le chemin de terre qui longe la maison. Sur le moment, je n'ai pas vu qui conduisait mais, lorsque ensuite je vois qui sort du véhicule, je comprends que mon départ risque de subir un léger retard. Azana sourit – sûrement parce qu'elle a eu la même pensée que moi – et accueille notre invitée surprise avec une joie exagérée.
       – Romy, comment vas-tu ?
       – Bien, merci.
       Romy, c'est ma cousine. Ma tante, sa mère, n'a jamais pardonné le geste de son frère et elle veille de près sur nous depuis la mort de maman. Il n'empêche que je ne me suis jamais sentie proche d'elle, pas plus que de Romy d'ailleurs, bien que nous ayons passé pas mal d'étés ensemble, elle et moi.
       – Ça alors, c'est ta voiture ? demande Azana, avec une admiration que je trouve carrément déplacée.
       – Eh oui ! Le cadeau de maman pour mes dix-huit ans.
       Puis, Romy se tourne vers moi :
       – Anthéa, je peux te parler une minute ?
       Je n'ai pas le choix de toute façon.
       Azana retourne vers la maison tandis que j'attire Romy du côté de la cabane mais sans lui proposer d'entrer. Je m'adosse à la cloison, les bras croisés sur la poitrine et une jambe repliée afin que mon pied soit posé bien à plat sur le mur. Elle regarde par terre un moment, puis, lentement, elle ramène ses yeux sur moi. On dirait qu'elle a pris le temps de bien réfléchir à l'expression qu'elle va faire adopter à son visage. Elle me regarde avec un air de chien battu. Je l'aurais parié, elle a encore quelque chose à me demander. Et même si je n'ai aucune idée de ce qu'elle me veut cette fois-ci, à en juger par son air, j'ai intérêt à me méfier. Finalement, elle se lance et me demande, assez sûre d'elle :
       – Anthéa, je sais que tu vas retrouver ton père. Je veux venir avec toi.
       C'est encore pire que tout ce que j'aurais pu imaginer. De toute façon, il est hors de question qu'elle m'accompagne. Devinant ce que je vais lui répondre, elle fait son insistante, comme une gamine.
       – Allez, laisse-moi venir !
       – Tu es bien sûre que tu ne me causeras pas d'ennuis ?
       Je reconnais que c'est une question bizarre. Vu que je n'ai aucune envie de la trainer derrière moi, j'aurais dû lui dire carrément non.
       Mais elle a une façon si subtile de s'y prendre, difficile de lui résister. Et elle le sait.
Elle agite la tête de droite à gauche. Ses boucles d'oreilles argentées en forme de losanges bougent joliment sur sa peau hâlée. Le vent s'engouffre dans ses cheveux qui forment une boule toute ronde autour de sa tête. Elle a vraiment étudié son attitude dans les moindres détails. Je prends le temps de la regarder mieux. Elle porte autour du cou un collier de perles. Son dos nu rose pâle moule parfaitement son corps fin et sa petite poitrine. Quelques strass forment une fleur sous le sein droit. Ils reflètent la lumière du soleil levant. Son jean court lui arrive aux genoux. Et aux pieds, je constate que contrairement à l'habitude, elle n'a pas mis de chaussures à talon. Elle a juste des ballerines. Rien n'a été laissé au hasard. Ce n'est pas le genre de tenue qu'elle porte en général ; elle a fait un effort pour s'habiller plus sport. Voyant qu'elle n'obtient rien par ce moyen, elle décide de changer de stratégie et me fait le coup du chantage affectif. Ses yeux se remplissent comme par magie de larmes et en même temps, son visage, le contour de sa bouche, le léger plissement de son nez la rendent très émouvante. Une manipulatrice de premier ordre.
       – S'il te plait, Anthéa...
       Dans une seconde, comme je la connais, si elle n'a pas obtenu gain de cause, elle n'hésitera pas à se mettre à genoux pour m'implorer. Je tâche de garder la tête froide et de ne pas me laisser attendrir. Pourtant, elle vient de prononcer si joliment mon nom, d'une voix si mélodieuse, chargée d'une telle émotion – sincère ou non, comment savoir ? – que cela m'a rappelé la manière dont maman me parlait quand j'étais petite. Ce souvenir me fait mal ; Romy a fini par toucher un point sensible : l'amour que je porte à ma maman.
       Je ferme les yeux pour réfléchir. Après tout, peut-être que ma cousine est sincère et qu'elle a juste envie, comme moi, de connaître la vérité. Il est important pour elle de comprendre l'histoire de sa famille. La mort de ma mère a été pour elle un traumatisme. Il lui est difficile d'admettre que son oncle puisse être un assassin, ma quête la concerne elle aussi, elle a par conséquent le droit de venir avec moi.
       Pourtant, Romy n'a jamais été d'une très grande franchise, c'est ce qui me fait hésiter maintenant à lui dire oui. Nous avons toujours marché sur des chemins différents, elle et moi. Quand on était petites, on ne s'entendait pas trop, je l'ai dit. On se chamaillait tout le temps – des gamineries, mais quand même. Mais peut-être devrais-je lui laisser une chance. Et sans doute aussi ne serai-je pas mécontente durant ce long voyage d'avoir un peu de compagnie.
       – Ok, viens si tu veux.
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Deuxième extrait
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#Posté le vendredi 01 juillet 2011 04:33

Modifié le lundi 19 décembre 2011 06:46

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